Opposition Linky

VOICI la retranscription d’un article du Canard Enchaîné daté du 9 mars 2016:

LINKY: LE COMPTEUR AGACE

Quoi? Il existe dans ce pays des gens qui refusent d’accueillir chez eux le nouveau compteur électrique Linky, lequel transmet automatiquement et à distance les relevés de consommation? Certes, sur 120 000 compteurs installés en trois mois, les refus d’installation ne représentent que 1,5 % du total (soit quand même 1 800 usagers). Mais refuser Linky à cause des ondes électromagnétiques qu’il émet, n’est-ce pas pure parano?

Le courant porteur fait peur

Pour récupérer et transmettre à distance nos consommations, ce compteur utilise la technologie du courant porteur en ligne, le CPL, lequel consiste à superposer au signal électrique existant un deuxième signal, modulé à haute fréquence. C’est lui qui va propager dans toute la maison, à travers les câbles électriques, les ondes électromagnétiques qui font débat. Nocives ou pas?

« Aucun risque« , jure au Canard la direction d’ERDF. « Pas sûr, explique Janine Le Calvez, présidente de Priartem, association spécialisée dans la question des ondes et de la santé. Quelle sera la réalité de ce rayonnement? Quels seront les niveaux d’exposition des usagers? On n’en sait rien: à ce jour, aucune étude publique d’impact n’a été effectuée. C’est parce que nous avons interpellé, en juillet dernier, le ministère de la Santé qu’une expertise est enfin en cours« .

Depuis 2011, le CPL est classé par l’Organisation mondiale de la santé comme potentiellement cancérogène pour l’homme, au même titre que les autres radiofréquences utilisées par les systèmes de télécommunication (radio, télé, téléphonie mobile, WiFi). Il a fallu attendre le 30 septembre de l’année dernière, soit deux mois avant le déploiement de Linky, pour que le ministère de la Santé se réveille et demande à l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, de lancer la première expertise publique nationale sur le sujet. Le temps que celle-ci soit bouclée, à la fin de cette année, 3 millions de compteurs auront été installés…

Théoriquement, bien sûr. Car, sur le terrain, la fronde gagne. Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire, en Gironde, commune qui a déjà refusé l’installation du nouveau compteur de gaz Gazpar (« Le Canard », 23/12/15), a mis à disposition des élus un site Internet avec des délibérations types pour refuser la pose des nouveaux compteurs sur le domaine communal: « Vingt-trois communes se sont déjà opposées à l’installation de compteurs communicants. Dans la majorité des cas, il s’agit de Linky« . Priartem a aussi sonné l’offensive en proposant aux usagers de télécharger une lettre de refus type: « Tant qu’on n’aura pas un moratoire, on continuera« .

Moratoire, où est la victoire?

Du côté d’ERDF, on serre les dents: « On est conscient de leurs interrogations, mais nous avons un cap à tenir et des objectifs à atteindre« . Et d’envoyer, ce lundi 29 février, à toutes les mairies de France, un courrier expliquant que les niveaux d’émission sont « extrêmement faibles et très inférieurs aux normes réglementaires en vigueur« . Le même jour, histoire d’impressionner les récalcitrants, l’Association des maires de France a envoyé aux mêmes mairies un e-mail signalant que, « selon une analyse juridique« , s’opposer au déploiement des compteurs Linky serait « risqué« . Bientôt un CRS devant chaque compteur électrique communicant?